La syndactylie du doigt est une malformation congénitale qui se caractérise par la fusion partielle ou totale de deux ou plusieurs doigts de la main ou du pied. Elle peut toucher un ou plusieurs doigts, et être isolée ou associée à d’autres anomalies. La syndactylie du doigt peut avoir des conséquences fonctionnelles et esthétiques, en fonction du degré et du type de fusion.
Qu’est-ce qu’une syndactylie du doigt ?
La syndactylie du doigt est une anomalie du développement embryonnaire qui entraîne la fusion des doigts de la main ou du pied. On emploie parfois le terme de doigts palmés de la main ou du pied.
Il existe différents types de syndactylie du doigt, selon le niveau et l’étendue de la fusion :
- La syndactylie simple, qui concerne uniquement la peau et les tissus mous entre les doigts
- La syndactylie complexe, qui implique également les os et les articulations des doigts
La syndactylie peut par ailleurs être complète, avec une fusion totale des doigts jusqu’aux ongles, sans séparation visible. La syndactylie peut aussi être incomplète, si la fusion des doigts est partielle avec une séparation ou une fente.
La syndactylie du doigt peut toucher n’importe quel doigt, mais elle est plus fréquente entre le troisième et le quatrième doigt de la main, et entre le deuxième et le troisième orteil du pied.
Elle peut être unilatérale ou bilatérale, symétrique ou asymétrique.
Quelles sont les causes possibles d’une syndactylie du doigt ?
La syndactylie du doigt est due à un défaut de séparation des doigts lors du développement embryonnaire. Normalement, les doigts se forment à partir de bourgeons qui apparaissent vers la 4e semaine de grossesse, et qui se séparent progressivement grâce à l’apoptose, un processus de mort cellulaire programmée. Dans le cas de la syndactylie du doigt, l’apoptose est perturbée ou insuffisante, ce qui entraîne la persistance de tissus entre les doigts.
Les causes exactes de ce dysfonctionnement sont encore mal connues, mais plusieurs facteurs pourraient être impliqués :
- Des facteurs héréditaires : la syndactylie du doigt peut être transmise de manière autosomique dominante, c’est-à-dire qu’un seul des parents porteurs du gène anormal suffit à transmettre la malformation à l’enfant. La syndactylie du doigt peut aussi être liée à une mutation spontanée du gène, sans antécédent familial.
- Des facteurs environnementaux : la syndactylie du doigt peut être favorisée par une exposition à des agents tératogènes, c’est-à-dire des substances ou des facteurs qui peuvent altérer le développement embryonnaire. Il peut s’agir d’une infection virale, d’une irradiation, de certains médicaments ou de substances toxiques pendant la grossesse.
La syndactylie du doigt peut entraîner des difficultés à réaliser certains mouvements de la main, comme la préhension, la pince ou l’extension. Elle peut aussi avoir un impact psychologique et social, en raison de l’aspect inhabituel de la main.
Comment diagnostiquer la syndactylie du doigt ?
Le diagnostic de la syndactylie du doigt se fait généralement à la naissance, par un examen clinique de la main ou du pied de l’enfant. Le médecin peut évaluer le type, le degré et l’étendue de la fusion des doigts, ainsi que la présence d’autres anomalies associées.
Il peut aussi demander une radiographie de la main ou du pied afin de visualiser les structures osseuses et articulaires des doigts. La radiographie peut être réalisée dans les premières semaines après la naissance, ou plus tardivement selon le cas.
Le diagnostic peut parfois être fait avant la naissance, lors d’une échographie prénatale.
Comment traiter la syndactylie du doigt ?
Le traitement de la syndactylie du doigt repose essentiellement sur la chirurgie, qui vise à séparer les doigts fusionnés et à restaurer leur fonctionnalité et leur esthétique. La chirurgie consiste à inciser la peau et les tissus entre les doigts, à sectionner les os et les articulations si nécessaire, et à reconstruire les espaces interdigitaux avec des greffes de peau.
La chirurgie peut être réalisée à partir de l’âge de 6 mois, ou plus tard selon le type de syndactylie du doigt et sa localisation. Elle peut nécessiter une ou plusieurs interventions, selon la complexité du cas.
Le choix du moment et de la technique opératoire dépend de chaque cas et doit être discuté avec le chirurgien.
La récupération post-chirurgie
Après la chirurgie, la main est immobilisée par un bandage ou une attelle pendant quelques semaines, pour favoriser la cicatrisation et éviter les complications. Le bandage ou l’attelle doit être changé régulièrement, et surveillé par le médecin. La durée de l’immobilisation varie selon les cas.
Une surveillance par consultations médicales régulières est préconisée dans les premières années de vie de l’enfant. Lorsque les mains et les pieds grandissent, une seconde chirurgie de correction peut en effet être envisagée afin de redresser les doigts ou de réduire les cicatrices.
Après l’opération chirurgicale, l’enfant retrouve vite la fonctionnalité de ses mains ou de ses pieds. Il n’a généralement pas besoin de rééducation postopératoire. L’opération ne laisse par ailleurs qu’une cicatrice discrète.
La syndactylie du doigt est une malformation congénitale qui peut avoir des conséquences sur la vie de l’enfant. Il est donc important de la dépister et de la traiter le plus tôt possible, afin de lui offrir les meilleures chances de développement.